Situation : Selon Alphonse Desjardins, quels sont les avantages d’une coopérative*?

« Travailler en collaboration est une bonne stratégie pour réussir. Mais ce n’est pas tout le monde qui comprend cette stratégie. Elle est souvent utilisée par les gens qui sont capables de se défendre parce qu’ils sont riches. Mais elle n’est pas utilisée par les gens qui devraient être les premiers à le faire: ceux qui sont moins riches. On travaille ensemble pour améliorer les salaires et les conditions de travail. Ce sont nos unions ouvrières, pour s’aider nous-mêmes dans les crises de la vie familiale, par exemple, la maladie, l’accident et la mort. Ce sont nos sociétés de secours communes. […] S’unir est un excellent moyen pour atteindre ces divers buts. Pourquoi donc est-ce que nous ne travaillerions pas ensemble pour promouvoir et pour protéger des intérêts matériels que nous vivons dans notre vie quotidienne comme classe ouvrière?

Nous allons leur démontrer que l’association économique est nécessaire pour se protéger des dangers présents ou futurs et pour leur permettre d’améliorer leur situation matérielle. […]

Dans ce nouveau genre d’association, ce n’est plus l’argent qui domine, qui fait la loi et qui règle tout, mais c’est la personne. L’argent n’est qu’un outil. Les personnes ont les mêmes besoins et ils cherchent les mêmes satisfactions. Nous pouvons nous unir tous ceux qui viennent de la même classe sociale. Avec une entente basée sur la justice et l’intérêt de tous, nous formerons des sociétés où règnera une parfaite égalité. Tous les membres se sentiront à l’aise et en sécurité. Ils posséderont les mêmes droits. Comme dans une société bien ordonnée, les droits de la société passeront avant ceux de l’individu. Nous avons nommé la société coopérative. »

* coopérative : regroupement de personnes qui mettent en commun leurs ressources et leur activité pour fournir à faible coût des produits et des services (RECITUS)

Piste d’enseignement FLS :
– utilisation du futur simple

Source de l’extrait : Alphonse Desjardins, La Vérité, 24 septembre 1910. Cité dans Yvan Lamonde et Claude Corbo, Le rouge et le bleu: Une anthologie de la pensée politique au Québec de la Conquête à la Révolution tranquille, Montréal, PUM, 1999, 321-322.