La bourgeoisie* était différente de la classe ouvrière. Elle profitait pleinement de la prospérité* du pays au début du 20e siècle. Elle avait une fortune plus ou moins importante selon si elle était de la petite, moyenne ou grande bourgeoisie. Une autre différence entre les bourgeois et les ouvriers était le rôle des femmes. Les épouses de bourgeois ne travaillaient pas. À cette époque, la majorité des hommes croyaient que la place des femmes était au foyer*. Les femmes bourgeoises étaient souvent très actives dans des œuvres charitables*. Et, à la maison, elles avaient des domestiques pour les aider.

La grande bourgeoisie* était véritablement la classe dirigeante du Canada. Elle était peu nombreuse et elle vivait surtout à Montréal. Cette ville était le centre financier et économique du Canada au début du 20e siècle. Les familles bourgeoises possédaient de grandes maisons près du Mont-Royal. Elles étaient d’origine anglaise ou écossaise. On retrouvait aussi quelques Canadiens français. La grande bourgeoisie* avait des intérêts dans tout le Canada, pas seulement au Québec ou à Montréal. On la retrouvait par exemple dans de grandes compagnies de transport ou de grandes banques comme la Banque de Montréal. Ces dirigeants faisaient souvent partie de plusieurs compagnies. Ils s’impliquaient aussi en politique, au niveau fédéral ou provincial.

La moyenne bourgeoisie était liée à une région. Elle se retrouvait donc dans plusieurs villes, pas seulement à Montréal. L’origine de ses membres était plus diversifiée. Il y avait des Anglais et des Écossais, mais aussi beaucoup d’Irlandais et de Canadiens français. Leur fortune était moins importante. La moyenne bourgeoisie travaillait des industriels de certains secteurs comme l’imprimerie, la chaussure et le vêtement. On comptait aussi des promoteurs immobiliers ou des détaillants de commerce comme l’alimentation ou le détail.

La petite bourgeoisie était constituée surtout des membres des professions libérales (avocats, notaires, médecins, etc.), de petits entrepreneurs et de marchands locaux. Elle s’impliquait surtout au niveau de la paroisse ou du quartier, comme dans le conseil municipal ou encore dans les commissions scolaires.

* bourgeoisie : groupe d’individus riches généralement associé au monde des affaires (ex: patron d’une grande compagnie, banquier)
* prospérité : état d’abondance et de richesse
* foyer : maison
* oeuvre charitable : organisme ou association qui aide des groupes de personnes (ex: malades, pauvres, etc.)
* grande bourgeoisie : personne de la classe économique riche

Piste d’enseignement FLS :
– fonction des adverbes en _ment (ex: véritablement, pleinement, contrairement)
– langage courant/familier (maison, foyer, demeure, etc.)

Auteur : Service national du Récit de l’univers social