Québec, 1645

Monseigneur,

Voilà plusieurs années que je suis gouverneur* de la Nouvelle-France et je suis découragé de voir que nous sommes si peu d’habitants. Les gens s’installent dans la vallée du Saint-Laurent, à côté de Québec, de Trois-Rivières ou de Montréal. Sur le reste du territoire, il y a peu d’habitants. Il y a sept fois plus d’hommes que de femmes en Nouvelle-France. Il est donc difficile de trouver une femme pour se marier, avoir une famille et s’installer en Nouvelle-France. 

La plupart des habitants vivent autour des postes de traite de fourrures*, car c’est le principal travail. Le territoire est grand, mais nous ne sommes pas assez nombreux pour le remplir. De plus, la plupart des gens sont des engagés*. Ils rentrent presque tous en France avant ou à la fin de leur contrat de travail. 

Cela fait presque quarante ans que la colonie existe, mais elle ne se développe pas. Les Amérindiens et les Anglais sont beaucoup plus nombreux. Nous avons besoin de colons pour peupler et développer la colonie*

Charles Huault de Montmagny, gouverneur *de Nouvelle-France.

Le savais-tu?

Il est difficile de savoir combien il y avait d’habitants au Canada en 1645. Pourquoi? C’est parce qu’il n’y a pas eu de recensement cette année-là. Par contre, on sait qu’il y avait 250 habitants en 1641 et 2000 en 1653. Avec ces chiffres, on peut estimer combien de personnes habitaient le Canada en 1645.

Author: Alexandre Lanoix

 

* gouverneur : personne qui dirige la colonie.
* poste de traite de fourrures : lieu où on fait le commerce des fourrures. 
* engagé : personne qui vient travailler en Nouvelle-France pendant trois ans. 
* colonie : territoire en dehors du pays auquel elle appartient. 
* recensement : moyen de compter le nombre d’habitants.